L’église de Nieul et ses sept péchés capitaux

leglise-de-nieul-et-ses-sept-peches-capitauxL’Autize douce coulante, des terres riches, un ancien chemin gaulois traversant la rivière, il n’en faut pas moins pour qu’en 1068, Arnould Gassedener, seigneur de Vouvant, décide, pour assurer le repos de son âme, la construction d’un monastère sur ses terres nieullaises.

Très vite, la fondation va bénéficier de dotations, dont celles de Guillaume d’Aquitaine et d’Aneors de Châtellerault. La fille de cette dernière, la grande Aliénor d’Aquitaine, qui fut reine de France et d’Angleterre, y serait née. Tout Nieulais vous l’affirmera mordicus, mais les historiens restent plus prudents.

Bien dotée, l’église abbatiale du XIIe siècle offre une certaine magnificence. Il subsiste de l’église primitive le beau portail d’entrée. Du moins le rez-de-chaussée et le premier étage, le clocher datant du XIXe siècle.

Les sept péchés capitaux

Chaque niveau offre trois arcades dont les voussures déclinent toute la grammaire de la décoration poitevine : pointes de diamant, palmettes, volutes, diverses figures géométriques et des animaux plus ou moins fantastiques.

Les archivoltes du portail d’entrée sont supportées par huit colonnes aux chapiteaux décorés de figures symboliques représentant les péchés capitaux. Comme une annonce moralisatrice aux fidèles qui le franchissent.

À gauche, l’avarice est représentée par un banquier moyenâgeux avec ses bourses sous le bras. Suivent la paresse, illustrée par deux gros personnages couchés, l’envie, représentée par Caïn, la matraque à la main, tuant Abel, dont l’âme monte au ciel sous la forme d’une colombe. Enfin, un lion ailé figure l’orgueil.

L’orgueil est repris à droite avec, pour le premier chapiteau, un paon tenant une palme. Un homme tient un glaive et une tête coupée : c’est la colère. La gourmandise suit avec Adam et Eve, au paradis terrestre, mangeant la pomme et encadrant le serpent enroulé autour d’un arbre. Pour terminer, la luxure, avec une femme s’abandonnant aux lubriques caresses d’un démon. La plupart des sculptures sont fragilisées et mériteraient une restauration.

Un cloître unique en Poitou

On ajoutera à la visite celle du cloître, également du XIIe siècle. Seul cloître roman resté complet du Poitou, il en est des plus précieux. Les voûtes d’arêtes soutenues par de lourds faisceaux de colonnes forment une galerie menant à un petit jardin central, ouvert sur le ciel. Un appel à la méditation et au repos. On s’arrêtera devant la salle capitulaire, la série d’enfeus du XVIIIe siècle, ornés de sculptures diverses dont la plus originale représente un bras ganté tenant une crosse.

On ne manquera pas une halte devant le tombeau d’Aenor d’Aquitaine, l’une des premières bienfaitrices de l’abbaye. L’ensemble église et cloître a été classé monument historique en 1862.

L’article original paru sur Ouest France

L’église de Nieul sur l’Autize est à 27 km des gîtes La Bréjolière

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